Cet été, nous sommes partis en Islande. Cette île réunit deux extrêmes, le feu et la glace. Le feu, c'est le magma en fusion, les volcans, les geysers et les tremblements de terre. Il sculpte les paysages au fil du temps et rien ne peut l'arrêter ou l'affecter. La glace, c'est l'eau, le cycle de la vie, la base de tout écosystème. Elle repose sur des séries de hasards et d'interactions entre les éléments. Elle est fragile et subit les pressions exercées par l'homme.

Cette dualité s'observe au Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe (aussi grand que la Corse). Compte tenu de l'activité volcanique et de l'effet de serre, il pourrait disparaître d'ici une centaine d'années. Comme tous les pays de la zone Arctique, l'Islande subit dès à présent les conséquences du réchauffement avec une élévation des températures et la fonte des glaces sauf pendant notre séjour où les températures étaient inférieures de 10°C aux moyennes saisonnières. Pourtant, l'Islande est peu responsable de cette catastrophe annoncée et est même plutôt vertueuse à l'exception de l'exploitation outrancière des forêts qui a entraîné leur disparition. En effet, le pétrole ne représente que 30% de la consommation énergétique totale du pays, il ne sert qu'au transport la géographie oblige le recours massif aux 4x4 et aux lignes aériennes et à la pêche. L'Islande exploite son fort potentiel géothermique et hydraulique et, expérimente depuis 2003 trois bus à pile à hydrogène à Reykjavik.

Autre exemple de cette démarche durable : la création d'un écosystème industriel. Le Blue Lagon est une piscine en plein air alimentée par une centrale géothermique. La centrale puise de l'eau à 2km de profondeur chauffée à 240°C. Elle est constituée de 30% d'eau douce et 70% d'eau salée et s'enrichit de minéraux en passant dans la lave. La centrale alimente 45000 habitants en électricité et en chauffe 17000 autres. Les minéraux sont séparés avant que l'eau n'arrive dans la centrale et servent à la production de produits de soins pour traiter le psoriasis ou l'eczéma. Le surplus d'eau chaude, naturellement riche en sels minéraux, silicates et algues bleu-vert, est déversé dans le lagon de six millions de litres qui se renouvellent toutes les 40 heures. L'évaporation et les infiltrations assurent la pérennité du cycle. Les seuls déchets générés sont ceux des curistes venant du monde entier en avion et en voiture ! sans oublier l'entretien de la centrale, le transport des salariés, la fabrication et la destruction des conditionnements, le transport des produits finis, les restaurants, ...

Carbon neutral trip

Sur la route, la culpabilité de rouler en 4x4 était trop grande pour ne pas faire savoir aux autres conducteurs que nous étions carbon neutral !

Comme eux, nous avons émis des GES que nous avons compensés. Nous avons fait le choix de voyager en voiture et en ferry (depuis le Danemark) soit 5000km de 4x4 et 2000km de ferry. Après estimations, cela correspond à l'émission de 1600kg de CO2. Nous avons donc fait un don de 24EUR à l'association Urgence Climat qui plantera pour nous 58 arbres dans le cadre d'un programme de reforestation en Indonésie. A titre de comparaison, le seul voyage en avion Aller/Retour entre Paris et Reykjavik pour 2 aurait dégagé 2199kg de CO2 (soit 79 arbres)...

Si la compensation est un moyen d'annuler les émissions, elle permet également de fixer un prix à une source de pollution et du coup oblige à une prise de conscience de nos modes de vie. Cependant, elle n'assure pas une réduction qui elle seule permettra de lutter efficacement contre le réchauffement de la planète.

Et ce blog, combien émet-il de GES ? Son succès ne lui permet heureusement pas d'atteindre celles de Second Life !